Bibliographies

Manlio IOFRIDA

Phénoménologie, existentialisme et marxisme dans la France de l'après-guerre:  enjeux philosophiques et politiques.

Après quelques considérations préliminaires sur les caractères originaux du paysage philosophique français depuis la guerre de 1870 - socialisme proudhonien et non marxiste, sorellisme et jauressisme pour ce qui concerne le mouvement ouvrier; kantisme, nietzschéisme et bergsonisme sur le plan philosophique - on rappellera la première introduction de la phénoménologie entre les deux guerres et l'ouvrage de Alexandre Kojève, le premier philosophe à lier phénoménologie et marxisme. Pour ce qui concerne l'après seconde guerre mondiale, qui est la période visée par l'école doctorale, les moments prises en considération seront les années 1945-50, où la question phénoménologie-marxisme se concentre autour de Merleau-Ponty et de Tran-Duc-Thao, et les années '60, lorsque une nouvelle génération donne un lecture de la phénoménologie et de ses relations avec le marxisme qui est radicalement différent de celle du moment existentialiste; dans ce cas, les philosophies de Derrida et de Foucault feront l’objet d’une considération particulière.

 

Bibliographie 

T.D.Thao, Marxisme et phénoménologie, “La Revue Internationale”, 2 (1946), pp. 168-174 (disponible sur le web à l’adresse http://www.viet-studies.info./TDThao); 

M. Merleau-Ponty, Marxisme et philosophie et La querelle de l’existentialisme, dans M. Merleau-Ponty, Sens et non-sens, Paris, Gallimard, 19963, resp. pp. 152 et suiv. et pp. 88 et suiv.;

M. Foucault, La vie: l’experience et la science, in Dits et écrits, Paris, Gallimard, 1994, vol.IV, pp. 763 et suiv.;

J. Derrida, Ponctuations: le temps de la thèse, in Du droit à la philosophie, Paris, Galilée, 1990, pp. 439 et suiv.

 

Matthieu RENAULT (Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis)
 
Philosophie et (anti)colonialisme : le cas de Tran Duc Thao
 
Entre février 1946 et juin 1947, le philosophe vietnamien Tran Duc Thao publie dans Les Temps modernes trois articles sur la situation coloniale indochinoise. Ouvrant la voie à une « phénoménologie anticoloniale » – que Sartre et Frantz Fanon allaient approfondir – ces textes jouent un rôle essentiel dans la formation de l’anticolonialisme français au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Puis apparemment plus rien ou presque de la part de Tran Duc Thao dont l’ouvrage le plus connu,Phénoménologie et matérialisme dialectique, reste totalement étranger à la question de l’impérialisme, laquelle demeurerait donc profondément liée à une conjoncture politique donnée et tout à fait marginale d’un point de vue philosophique. Nous chercherons pourtant à montrer que le colonialisme, et plus largement le problème des relations entre « Occident » et « Orient » – tel qu’il est abordé dans un opuscule de Tran Duc Thao en langue vietnamienne publié en 1950 à Paris – permet de réexaminer sous un jour nouveau ce qui demeure sans doute l’événement majeur dans la genèse de sa philosophie : son « passage » de la phénoménologie husserlienne au marxisme.

  

Bibliographie
 
Tran Duc Thao, « Sur l’Indochine », Les Temps modernes, n° 5, février 1946. 
Tran Duc Thao, « Les relations franco-vietnamiennes », Les Temps modernes, n° 18, mars 1947.
Tran Duc Thao, « Sur l'interprétation trotzkyste des évènements du Viêt-Nam », Les Temps modernes, n° 21, juin 1947.
Tran Duc Thao, Phénoménologie et matérialisme dialectique (1951), rééd. Paris, Éditions Delga, 2012.
Tran Duc Thao « Phénoménologie et marxisme », Revue internationale, n° 2, 1946.

 

 

Vincent GÉRARD

Phénoménologie et praxis

"Phénoménologie et praxis": tel est le titre sous lequel fut publiée en 1963 l'explication que Desanti eut avec la phénoménologie husserlienne — titre que Desanti n'a pas souhaité conserver dans les éditions ultérieures. On replacera ce livre et la conférence dont il était tiré dans la situation historique et philosophique où ils ont vu le jour: s'agit-il seulement d'une critique marxiste d'une certaine radicalisation de la phénoménologie? Ou bien peut-on y lire aussi une critique, à travers la phénoménologie, d'une certaine dégénérescence du marxisme-léninisme? 

 

 

Bibliographie

Jean-Toussaint Desanti :

1) Phénoménologie et praxis, éd. Sociales 1963; rééd. Introduction à la phénoménologie, Gallimard, 1976; 1994.
2) Introduction à l'histoire de la philosophie, éd. de la Nouvelle Critique, 1956; rééd. PUF, 2006, Première partie, p. 21-94 (sur l'histoire "impressionniste" de la philosophie)
3) "Faut-il tuer les philosophes?", in Voies nouvelles, n°1, 1958 (sur le XXe Congrès du PCUS)
4) "Matérialisme et épistémologie", in La philosophie silencieuse, Paris, Seuil, 1975, p. 133-153 (sur la triple portée théorique du matérialisme dialectique)
5) Le philosophe et les pouvoirs, Calmann-Lévy, 1976, chap. 2, p. 85-113 (sur Husserl et Lénine)
6) "Relire la Krisis aujourd'hui", in Traverses, n°6, 1993, p. 16-29 (sur Husserl et Gramsci)

 

Alessandro TREVINI BELLINI

Gérard Granel lecteur du Capital de Marx.

 

L’un des mérites de la lecture de Marx que l’on doit à Gérard Granel est de poser d'entrée de jeu la question de la possibilité et des modalités d’un dialogue entre le marxisme et la phénoménologie. Plaidant pour une interprétation continuiste de l'œuvre de Marx, Granel commence par isoler dans les Manuscrits de 44 ce qui peut être articulé à l'ontologie aristotélicienne, en montrant qu’il existe des « homologies formelles » entre l’approche marxienne et l'intentionnalité husserlienne et plus encore entre cette approche et l'analytique existentielle de Sein und Zeit. Après quoi il esquisse une lecture de Das Kapital comme « phénoménologie de l'argent ». Nous expliquerons, en suivant ce fil conducteur, pourquoi Das Kapital peut être considéré comme « le livre d'ontologie fondamentale de la modernité ». Et nous montrerons qu'une telle interprétation de Marx ne rend pas seulement nécessaire une confrontation systématique avec la phénoménologie, mais qu’elle permet aussi de donner un sens nouveau à l'idée d'une « praxis révolutionnaire ».  

 

Bibliographie

FISCHBACH F., Sans Objet. Capitalisme, subjectivité, aliénation, Vrin, Paris 2009.

FISCHBACH F., La "production du monde", in L'archi-politique de Gérard Granel – Actes du colloque de Cerisy 2012, T.E.R., Mauvezin 2013.

GRANEL G., L’ontologie marxiste de 1844 et la question de la « coupure », (1969), in Traditionis traditio, Gallimard, Paris 1972, pp. 179-230; in Incipit Marx, T.E.R., Mauvezin 2015.

GRANEL G., Préface, in E. Husserl, La crise des sciences européennes et la phénoménologie transcendantale, Gallimard, 1976.

GRANEL G., Les années 30 sont devant nous, (1990), in G. Granel, Études, Galilée, Paris 1995, pp. 67-89.

GRANEL G., La phénoménologie Décapitée, (1992), in G. Granel, Etudes, Galilée, Paris 1995, 139-153.

GRANEL G., Le concept de forme dans « Das Kapital », in J.-L. Nancy, E. Rigal, (éd.), Granel, l’éclat, le combat, l’ouvert, Belin, Paris 2001 ; in APOLIS, T.E.R., Mauvezin 2009, pp. 59-71.

GRANEL G., La production totale, (1992), in J.-L. Nancy, E. Rigal, (éd.), Granel. l’éclat, le combat, l’ouvert,cit., pp. 37-38 ; in APOLIS, T.E.R., Mauvezin 2009, pp. 72-77.

GRANEL G., L'effacement du sujet dans la philosophie contemporaine, (1973) in APOLIS, T.E.R., Mauvezin 2009, pp. 50-58.

GRANEL G., Mode de pensée cartésien et mode de pensée aristotélicien, (1975/76), in APOLIS, T.E.R., Mauvezin 2009, pp. 40-47.

GRANEL G., Monoculture?Incolture?, (1998) in APOLIS, T.E.R., Mauvezin 2009, pp. 78-87.

GRANEL G., Lecture du §43 d’Être et temps, (cours inédit 1978/79) in « Cahiers philosophiques », n. 111, Octobre 2007, pp. 117-125. En ligne: http://www.gerardgranel.com/cours5.html

GRANEL G., Le travail aliéné dans les Manuscrits de 1844, (cours inédit 1983/84), in « Cahiers philosophiques », n. 116, décembre 2008, pp. 108-120. En ligne : http://www.gerardgranel.com/cours4.html

GRANEL G., De la situation de Marx par rapport au « discours classique » - Cours 11, in Réinscription contemporaines du Marxisme (dérive, abandon, reprise), (cours inédit 1974-1975), en ligne :  www.gerardgranel.com/cours3.html

GRANEL G., Introduction générale à la critique de l'économie politique, Supplément au cours 14 du 29/03/1984, in Lecture générale de Marx (cours inédit 1983-1984), en ligne : http://www.gerardgranel.com/cours4.html

RODRIGO P., Marx, l'économie politique et le de Anima, in P. Rodrigo, Aristote, l’eidétique et la phénoménologie, J. Millon, Grenoble 1995, pp. 203-220.

RODRIGO P., L’eidétique chez Marx. Besoin, richesse et forme-valeur, in P. Rodrigo, Aristote, l’eidétique et la phénoménologie, J. Millon, Grenoble 1995, pp. 221-236.

TOSEL A., Le Marx historial de Gérard Granel, in J.-L. Nancy, E. Rigal, (éd.), Granel l’éclat, le combat, l’ouvert, pp. 389-414.

TOSEL A., Sur un cours inédit de Gérard Granel: "Lecture générale de Marx", in L'archi-politique de Gérard Granel – Actes du colloque de Cerisy 2012, T.E.R., Mauvezin 2013.

TREVINI BELLINI A., « Sortir de la philosophie. L’énigme du ''matérialisme ontologique'' du jeune Marx », En ligne :   www.gerardgranel.com/autour2.html

TREVINI BELLINI A., Suspension du Capital-monde par la production de la jouissance. Le Marx aristotélicien de Gérard Granel, in L'archi-politique de Gérard Granel – Actes du colloque de Cerisy 2012, T.E.R., Mauvezin 2013.

TREVINI BELLINI A., « Marx et la phénoménologie : à quelles conditions ? » communication présentée à la Journée d'études Phénoménologie et Marxisme, ENS de Lyon, 23-04-2014.

 

 

Jan BIERHANZL

L’œuvre, le temps et la mort :

Kosík et Levinas

 

Nous proposerions dans ce séminaire de suivre le parallèle entre, d’un côté, la critique que fait Kosík du concept de souci chez Heidegger et du rapport entre le temps et le travail que cette critique implique, et de l’autre, la critique que fait Levinas de la façon dont Heidegger pense le temps à partir de la mort. Il n’est pas sans intérêt pour notre propos que la tentative levinassienne de penser la mort à partir du temps (et qui se réfère explicitement à Ernst Bloch et à sa pensée de l’utopie concrète) s’achève par le concept d’œuvre. Dans la mesure où la temporalité de l’œuvre, qui signifie un renoncement à être le contemporain de l’aboutissement, implique une sorte d’exterritorialité par rapport à la mort, nous serons également amenés à poser la question du sacrifice (l’œuvre comme être-au-delà-de-ma-mort chez Levinas, „Le jeune homme et la mort“ de Kosík, le „héros rouge“ chez Bloch: la seule „espèce d’homme qui s’engage sur le chemin de la mort sans s’encombrer de quelque forme de consolation que ce soit“).

 

Bibliographie

 

Ernst Bloch, « L’immortalité métaphorique : dans l’oeuvre », « La mort : burin dans la tragédie », « Disparition du néant létal dans la conscience socialiste », « Voyage d’exploration dans la mort », « L’instant comme non-être-là ; exterritorialité par rapport à la mort », in Le Principe Espérance III, Gallimard, 1991, pp. 299-324.

Martin Heidegger, Être et Temps, notamment les §41 et § 53.

Karel Kosik, La Dialectique du concret, (surtout le chapitre « Métaphysique de la vie quotidienne », Paris : François Maspero, 1970, Collection Bibliothèque socialiste ; 15.

Karel Kosik, La Crise des temps modernes : didactique de la morale, Paris : Ed. de la Passion, 2003.

Emmanuel Levinas, « Le sens et l’oeuvre », in Humanisme de l’autre homme, Le Livre de Poche, 1996, pp. 42-47.

Emmanuel Levinas, « Le temps pensé à partir de la mort », in Dieu, la mort et le temps, Le Livre de Poche, 1995, pp. 60-63.

Emmanuel Levinas, « Une autre pensée de la mort : à partir de Bloch », « Lecture de Bloch (suite) », « Lecture de Bloch (fin), « Penser la mort à partir du temps », « Pour conclure : questionner encore », in Dieu, la mort et le temps, Le Livre de Poche, 1995, pp. 107-133.

Emmanuel Levinas, « La maison et la possession », « Possession et travail », in Totalité et Infini, Le Livre de Poche, 2000, pp. 167-175.

 

 

Maurizio FERRARIS

Matérialisme de l'incorporel

 

Le statut de l'écriture dans la philosophie de Derrida est celui d'un matérialisme de l'incorporel. Derrida vise a faire space au matérialisme dialectique (il y a des conditions matérielles de production de l'idéalité) mais en meme temps sur-estime le rôle de l'idéalité ("il n'y a pas de hors-texte"). Le fait que Marx revienne dans son discours comme spectre (comme signe, et dans le cas comme emblème du matérialisme dialectique) ne fait que confirmer l'oxymore artaudien sous lequel il semble avoir synthétisé son rapport avec le matérialisme.

 

 Matteo Vincenzo d'ALFONSO
 
Enzo Paci, Aut Aut et l’école de Milan
 
(voir aussi le document support consultable après connexion dans la rubrique "Dépôts")
 
 
Dans cette intervention je me propose de mettre en lumière la façon dont Enzo Paci et son école ont donné une impulsion à la convergence et à la fertilisation réciproque de la réflexion marxiste et de la recherche phénoménologique, pour montrer, en particulier, comment cette dernière s’est retrouvée dans les articles publiés dans la revue Aut Aut, fondée par Paci en 1951 et qu’il a dirigée jusqu’en 1976, année de sa mort. On peut faire remonter la période centrale de cette recherche à la décennie 1963-1973, où s’était réuni, autour de Paci, alors professeur de philosophie théorétique à l’université publique de Milan, un groupe nombreux d’étudiants qui voulaient se consacrer à l’étude de Husserl et de Marx dans le but, entre autres, de contester l’interprétation dogmatique du marxisme codifié à partir de la IIIe Internationale. Parmi eux figuraient Enrico Filippini (traducteur de Krisis) Pier Aldo Rovatti (qui prendra la direction de Aut Aut à la mort de Paci et qui y est encore aujourd’hui), Salvatore Veca, Guido Davide Neri, Giairo Daghini, Paolo Gambazzi, les plus jeunes Roberta Tomassini et Amedeo Vigorelli, et enfin, les plus distants par rapport à un engagement direct sur ces thèmes, sans pour autant être indifférents au débat autour des deux auteurs en question, Carlo Sini et Giovanni Piana (traducteur italien de nombreuses œuvres de Husserl, ainsi que de l’Histoire et Conscience de classe de Lukacs), Andrea Bonomi (traducteur de Merleau-Ponty).

Sur le rapport entre la phénoménologie et le marxisme, la revue accueillera également les interventions des membres de l’école hongroise de Lukacs, Mihaly Vajida et Agnès Heller, ainsi celles des Américains Paul Piccone et John O’ Neill, membres du collectif Telos qui dirigea, à partir du 1er mai 1968, la revue homonyme publiée par State University of New York à Buffalo.

Comme but initial j’ai choisi la publication sur Aut Aut de la conférence que Enzo Paci fit à Prague en 1962, intitulée Le sens de l’homme chez Marx et Husserl, où il esquissa pour la première fois un parallèle entre les deux auteurs, qu’il développera quelques années plus tard. Cela fut certainement une occasion d’une grande valeur symbolique, vu que Husserl donna ses conférences entre Vienne et Prague en 1935, où il exposa le noyau d’origine de la Crise des sciences européennes et la phénoménologie transcendantale qui, pour Paci, était devenu le texte fondamental à partir duquel il fallait renouveler l’interprétation de tout le parcours phénoménologique husserlien. L’intervention de Prague de Paci résumait bien les lignes directrices du livre Funzione delle scienze e significato dell’uomo (Fonction des sciences et sens de l’homme)qui sortira la même année, et en particulier sa troisième partie, intitulée Phénoménologie et marxisme. Cette partie, qui venait après deux autres où Paci exposait un commentaire ponctuel de Krisis, traitait de façon détaillée de tous les thèmes de convergence entre les deux perspectives philosophiques.

Comme but ultime de recherche que Paci et son groupe ont menée sur ce thème, j’indiquerais, en revanche, non sans un certain libre arbitre, la publication en 1976 de Rovatti, Tomassini, e Vigorelli intitulée Bisogni e teoria marxista (Besoins et théorie marxiste). Il me semble que l’on y rassemble avec courage, d’un côté, l’héritage plus strictement politique du travail publié sur Aut Aut autour du fenmarx et de la phénoménologie des besoins, tout en marquant, d’un autre côté, une distance par rapport au moment plus strictement théorique du discours, en faveur d’un positionnement militant dans le débat politique de la nouvelle gauche en Italie. Un débat qui comprenait une certaine batterie d’auteurs, dont les positions sont aujourd’hui difficiles à distinguer et à synthétiser, mais auquel une partie de l’école de Paci de l’Université de Milan, la ville symbole des luttes ouvrières, avec Turin et Gênes, voulait donner une contribution théorique légitime. Je rappelle, en outre, que c'est en 1973 — soit trois ans avant sa mort, survenue en juillet 1976 — qu'Enzo Paci publie également son avant-dernier livre, Idea per una enciclopedia fenomenologica (Idées pour une encyclopédie phénoménologique), où il revient, une décennie après sa première recherche, sur les thèmes du fenmarx.

Bibliographie
  • Enzo Paci, Il significato dell'uomo in Marx e in Husserl, Aut-Aut, 1963.
  • Enzo Paci, Funzione delle scienze e significato dell’uomo, Milano 1963
  • Guido Davide Neri, Prassi e conoscenza, Milano, 1966
  • Rovatti, Tomassini, e Vigorelli intitolata Bisogni e teoria marxista, MIlano, 1976
  • Paul Piccone and Bart Grahl, eds., Towards a New Marxism, St. Louis, MO: Telos Press, 1973
 

 

Personnes connectées : 1